Casualisation et originalité des jeux vidéo
|La casualisation: depuis quelques temps, ce mot n’arrête pas de faire le tour des articles des gamers et aussi dans les forums. Quand on décide de se lancer dans le projet d’inventer un jeu c’est un point à bien comprendre.
Je vais prendre un peu de temps pour donner mon avis sur ces deux costauds.
Costaud, car si l’originalité (ici, je parle des jeux difficiles, même si certains jeux casuals sont aussi originaux) a ses grands adeptes, les jeux faciles ont aussi les leurs et pas que peu je dois dire.
Pour les connaisseurs, ils savent déjà de quoi je veux parler.
Mais pour les amateurs, voici donc une petite définition, selon moi.
Un jeu casual est dit d’un jeu à la portée du grand public.
Pourquoi facile ?
A cause de tous les petits détails qui déterminent le jeu.
Par exemple, si les jeunes d’il y a dix ans ne terminent pas un jeu qu’après des semaines, ceux d’aujourd’hui arrivent à bout en seulement quelques heures.
Il y a beaucoup de détails techniques qui font que cela soit possible.
Nous allons voir ces détails un peu plus tard.
Les jeux dans les années 80 et 90
Les avis sont partagés même entre les anciens gamers à propos de la casualisation.
Ce mot est détesté par les joueurs dits purs et durs, qui n’ont peur de rien.
Les années 80 ont marqué ce petit monde avec des dizaines et des dizaines de jeux.
Certains sont développés par de grandes firmes et d’autres par des indépendants, comme de nos jours.
Ce sont souvent des jeux d’arcade ou pour les plus « in » de l’époque, sur Nintendo, Sega ou encore Commodore.
Dans ce temps-là, est-ce que les jeux étaient difficiles ?
Certes, il n’y avait pas de tutoriel, ni de touche help, mais si on revoit les jeux, étaient-ils vraiment difficiles ?
A mon vis, je dis que c’est comme aujourd’hui, il y en a qui en jette et d’autres pas terrible.
Passons les années 80 et allons vers la suite.
En 90, les consoles ont évolué. Les jeux sont à peu près les mêmes avec quelques améliorations.
Les gros pixels ont rétréci, les couleurs plus douces pour certains et il y a plus d’originalité dans les scénarios.
Et la casualisation c’était quand ?
Encore une petite patience, je vais y venir.
Je vais d’abord parler de l’évolution depuis l’année 2000.
Les trois dimensions fleurissent beaucoup.
Les jeux de combat attirent les nouveaux joueurs tandis que les jeux d’aventures passionnent autant les conservateurs.
C’est là que le public devient de plus en plus exigeant sur la qualité de l’image, la fluidité des mouvements, la pluralité des fonctionnalités et bien sûr une histoire intéressante.
J’étais parmi ces personnes exigeantes, surtout sur le fait que j’ai acheté une PS et je ne voulais surtout pas un jeu au graphique de débutant (je suis humain, c’est normal).
Mais je dois dire que j’ai joué des deux côtés.
C’est-à-dire que je voulais le truc tout beau tout chaud et aussi des jeux qui me font revivre mes nuits blanches pendant ma jeunesse.
C’est là que je dois dire que oui, d’un point de vue, je suis coupable et ai peut-être participé à la casualisation des jeux indirectement.
Les joueurs d’aujourd’hui sont-ils trop soft ?
Voyons un peu les différences entre les jeux stratégiques d’avant et d’aujourd’hui :
Avant :
- pas de tutoriel
- pas d’indicateur de solution ou très peu
- les joueurs étaient core gamers et hardcore gamers
Aujourd’hui :
- un tutoriel long comme le bras
- à chaque fois qu’on coince, on nous indique la sortie
- le joueur est dirigé dans chaque étape avec des indices
Et je ne cite que les premières lignes.
Alors, les joueurs d’aujourd’hui sont-ils soft ?
Oui, ils le sont. Mais cela ne veut pas dire forcément qu’ils sont fainéants.
Je m’explique.
La casualisation vise à ce que tout le monde joue aux jeux : jeunes ou vieux et même ceux qui n’aiment pas la technologie.
Et pour qu’ils soient intéressés, les producteurs les ciblent avec ce qu’il faut.
C’est-à-dire des jeux à la portée de tous.
Cependant, cela ne veut pas dire que les joueurs casuals le resteront indéfiniment.
Les jeunes d’aujourd’hui apprécieront sûrement les jeux plus hard de demain.
Alors qui remporte le combat ? Casualgaming ou l’autre camp ?
Ma réponse va peut-être troubler des personnes, mais je sais que je ne suis pas seul à penser comme cela.
Premièrement, il n’y a pas de guerre entre les deux.
C’est tout simplement un pseudo guerre.
Pourquoi pseudo ?
Car rien n’a été déclaré, personne ne se bat et surtout, on connait au moins, oui je dis bien au moins une personne de notre entourage qui soit une casual gamer (enfant, neveu, nièce, papi, parents, épouse, etc.).
Deuxièmement, il n’y a pas de mal à jouer un jeu facile, de courte durée.
Comme je l’ai dit un peu plus haut, moi-même je joue dans les deux camps.
Franchement, est-ce que ce n’est pas égoïste de vouloir jouer tout seul, à un jeu fait pour l’élite ?
Troisièmement, les jeux casuals ne sont pas forcément mauvais, pas du tout.
La preuve, le marché augmente chaque année et il y en a qui se vendent super bien par rapport aux hard.
Quatrièmement, ce n’est pas la faute de ces joueurs, ni celle des producteurs.
C’est l’évolution pure et simple. Les gens veulent jouer, les producteurs veulent vendre, CQFD, la casualisation a vu le jour.
Pour finir, je voudrais seulement dire que le jeu vidéo, c’est comme tous les secteurs, il y a plusieurs produits pour plusieurs cibles.
Par exemple un chewin-gum à la nicotine pour les fumeurs et à la fraise pour les enfants.
Mon exemple est un peu léger mais illustre bien notre cas.
Je pense que la question si ou non, on est pour ou contre la casualisation ne se pose pas.
La question qu’il faut se poser c’est où en sont les producteurs de jeux vidéo hard core ?
Les joueurs sont-ils prêts à dépenser autant ou plus que les casuals si le marché se développe ?
Des questions un peu directes, mais qui auront des réponses divergentes.
Cela fera un bon titre pour un nouvel article. Dans tous les cas quand on créé un jeu il convient de bien cibler les joueurs potentiels.